PAGE D'HISTOIRE ET DEVOIR DE MÉMOIRE : IL Y A 63 ANS LE MARDI 27 DÉCEMBRE 1960 À 07 H 28, "GERBOISE ROUGE" 3ÈME ESSAIS NUCLÉAIRE ATMOSPHÉRIQUE EXPLOSAIT À REGGANE AU SAHARA ALGÉRIEN
Le Mémorial National des Vétérans des Essais Nucléaires poursuit son hommage envers tous les Vétérans du Sahara Algérien avec ce reportage consacré à l’essai nucléaire :
GERBOISE ROUGE
3ème Essai Nucléaire Français qui après Gerboise Bleue et Gerboise Blanche marquait la grandeur de la France aux trois couleurs du Drapeau National Français.
TIR DEPUIS UNE TOUR PLACÉ À 50 M D’ALTITUDE D’UNE PUISSANCE DE 5 KT
Ce mardi 27 décembre 1960, c’est le général Jean THIRY, directeur des centres d'expérimentations nucléaires appuyant sur le bouton qui déclenchera l'explosion de la troisième bombe atomique française sur le polygone d'essais à Reggane, au Sahara,
Gerboise rouge a été une « expérience » de « guerre nucléaire ». En fait, il s’agissait de vérifier le comportement des troupes et des matériels en mouvement sous une attaque nucléaire. Les Américains et les Soviétiques avaient fait de telles expériences au Nevada et à Totsk, près d’Orenburg (Russie).
LE GÉNÉRAL JEAN THIRY A DÉCLENCHÉ L’EXPLOSION DE GERBOISE ROUGE
Le 27 décembre 1960, le général Jean Thiry, directeur des centres d'expérimentations nucléaires, appuie sur le bouton qui déclenche l'explosion de la troisième bombe atomique française sur le polygone d'essais à Reggane, au Sahara, au cours de l'opération nommée "Gerboise rouge".
PARTICULARITÉ DU GÉNÉRAL JEAN THIRY
Le Général Thiry était le plus souvent en civil à Reggane et conduisait lui-même sa Peugeot 404, à la stupeur des officiers supérieurs du Commandement Interarmées au Sahara qui ne concevaient pas une visite de général sans prise d'armes et musique.
HISTOIRE DU CIAS / GOEN
L'histoire du Commandement Interarmées des Armes Spéciales est décrite dans le livre du Gal Ailleret L'Aventure Nucléaire Française. Vue de Reggan, le CIAS représentait l'organisme de décision sur toutes les activités du CSEM. Les officiers supérieurs du CSEM et ceux du 621ème GAS partageaient leur carrière entre séjour au Sahara et les bureaux du CIAS à Paris. Souvent anciens polytechniciens, ils avaient pris connaissances des technologies nucléaires à l'école des Armes Spéciales de Lyon. Aucun ne semble être d'une origine CEA que ce soit civil ou militaire. Si le CIAS réfléchissait aux conditions d'emploi des armes nucléaires, ce qu'on a appelé plus tard la force de frappe, avec le Mirage IV, les engins sol-sol du plateau d'Albion, les sous-marins nucléaires n'étaient pas encore en 1961-1962 au stade de la planification effective, si bien que le CIAS était essentiellement la gestion de la contribution militaire au support des essais d'engins expérimentaux développés par le CEA/DAM.
Le premier commandant du CIAS fut le général Charles Ailleret, artilleur polytechnicien. Pendant mon séjour à Reggan, il fit une période de commandement opérationnel dans le Constantinois. Il fut l'un des premiers généraux en Algérie à s'opposer au putsch des généraux en avril 1961. En avril 1960, il avait été remplacé par le général Thiry, aviateur et lui aussi polytechnicien, un des adjoints d’Ailleret et gaulliste lui aussi. Le général Thiry était le plus souvent en civil à Reggan et conduisait lui-même sa Peugeot 404, à la stupeur des officiers supérieurs du Commandement Interarmées au Sahara qui ne concevaient pas une visite de général sans prise d'armes et musique.
Le Groupement Opérationnel des Expérimentations Nucléaires était l'incarnation du CIAS pendant les campagnes d'essais. Il installait ses bureaux dans les étages supérieurs du bâtiment d'état-major au-dessus du nôtre, celui du CSEM.