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MIRIBEL (AIN) 13 SEPTEMBRE 2015: L'A.M.ND.V.D.E.N INVITÉE À LA COMMÉMORATION DES COMBATS DES MOULINS DE LAFFAUX

14 Septembre 2015 , Rédigé par amndvden

Le Président Roland PICAUD aux côtés des autorités
Le Président Roland PICAUD aux côtés des autorités

Le Président Roland PICAUD aux côtés des autorités

A l'invitation, de Madame Sylvie VIRICEL, Maire de la ville de Miribel (Ain)

du Capitaine de Frégate Jean-Luc LOGEL, Assistant Départemental pour la Marine

du Lieutenant de Vaisseau Roger ORSINI

de Roger GOURDIN Président de l'AMMAC de Miribel et Région,

Roland PICAUD Président National de l'Association du Mémorial National des Vétérans des Essais Nucléaires s'est rendu le Dimanche 13 Septembre 2015 dans cette ville de l'Ain, accompagné du Trésorier National Sylvain MORIN pour rendre l'hommage du Bataillon des Fusilliers Marins qui ont combattu le 14 Septembre 1918 l'armée Allemande et pris part aux Combats des Moulins de l'AFFAUX où ils s'illustrèrent. Beaucoup d'entre eux y perdront la vie.

MIRIBEL (AIN) 13 SEPTEMBRE 2015: L'A.M.ND.V.D.E.N INVITÉE À LA COMMÉMORATION DES COMBATS DES MOULINS DE LAFFAUX

CÉRÉMONIE QUI S'EST DÉROULÉE DEVANT LE MONUMENT AUX MORTS DE LA VILLE

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LE COMBAT HÉROÏQUE DES FUSILLIERS MARINS



Prise du moulin de Laffaux : 14 septembre 1918

Compte-rendu des opérations du 9 au 14 septembre 1918.
(Commandant MARTEL)

L’ordre n° 69/3 de la D.I. prévoyant une attaque sur les positions ennemies depuis la tranchée du Grappin (S.E. du village de Laffaux) jusqu’à la forêt de Pinon, disposait les troupes d’infanterie de la D.I. en 4 groupements :
1er – 141ème D.I.
2ème – 3ème R.I.
3ème – 2ème et 3ème bataillons du 165ème R.I sous le commandement de son colonel.
4ème – 1er bataillon du 165ème R.I. et bataillon de fusiliers marins, sous le commandement du capitaine de frégate commandant les marins.

MIRIBEL (AIN) 13 SEPTEMBRE 2015: L'A.M.ND.V.D.E.N INVITÉE À LA COMMÉMORATION DES COMBATS DES MOULINS DE LAFFAUX
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Attaque :
Elle avait été fixée à 5h50 le 14 septembre 1918.
Les fusiliers marins, désignés comme troupe d’assaut, sortirent de la tranchée de départ d’un seul élan à l’heure exacte et collèrent le barrage roulant, bouleversant tout sur leur passage ; renvoyant à l’arrière les grenadiers du 3ème régiment de la 1ère division prussienne d’un seul geste afin, comme l’avaient prescrit leurs capitaines, de ne pas se laisser distraire de leur tâche.
L’observatoire signale 8 minutes après le départ que les troupes arrivent au moulin de Laffaux et un quart d’heure après qu’elles sont dans la tranchée du Rouge-Gorge.
A 6h20, les premiers prisonniers envahissent le P.C. de la Carrière R.I. ; à partir de ce moment, il en arrivera à chaque instant ; ce sont tous ceux qui sont débusqués des différents nids de mitrailleuses organisés dans les tranchées du Rouge-Gorge, du Môle, du moulin de Laffaux et de Fruty.
A 7h45, l’objectif paraît être atteint de la gauche à la droite, mais la résistance au moment de l’arrêt se fait sentir et les troupes supportent des pertes assez sévères surtout à la droite, 3ème compagnie.
Les comptes-rendus des capitaines précisent l’action.
A gauche, la 2ème compagnie, sous les ordres du capitaine VALTEAU, a dépassé de 150 mètres la position pour la purger d’ennemis offensifs qui occupent la lisière du bois ; elle les réduit vite et les fait prisonniers : 70 à 80.
A droite, le terrain à conquérir s’allonge, car la ligne à atteindre est très inclinée sur l’axe de marche ; la 3ème compagnie (capitaine MARRAST) trouve fortement occupée la tranchée de Fruty ; elle perd successivement son lieutenant (enseigne de vaisseau DUBOIS) et son capitaine ; le troisième officier (officier des équipages PERON) a déjà été blessé ; elle reste commandée par un adjudant (premier-maître POTIN) qui fait preuve, dans ces circonstances, de sang-froid, de capacités techniques hors de pair et d’aptitude au commandement. Il combat l’ennemi, se met en liaison à droite (169ème R.I.) et recherche le contact perdu à gauche.
Il réussit à se maintenir dans une position très critique.
Lorsqu’à 8h10, les renseignements me parviennent au P.C. Carrière R.I. favorables, j’espère que la progression se poursuit normalement et je décide de porter mon P.C. plus avant.
Le chef de bataillon des fusiliers marins, lieutenant de vaisseau ANGER, m’a informé par T.S.F. qu’il s’est établi en 00.35.
Mon plan est de le rejoindre dès que le Génie aura installé sa T.S.F. et sa T.P.S. à Carrière R.I. et de progresser dans l’axe de marche pour organiser la liaison entre les bataillons en installant de suite la T.S.F. et la T.P.S.
Je me mets donc en marche avec le chef d’escadron d’artillerie DURAND et la liaison.
Jusqu’à la tranchée du Grappin, aucune difficulté, mais à partir de ce moment, le bombardement est général et la progression devient compliquée pour une liaison aussi forte.
Sur la route de Maubeuge que nous avons ralliée pour chercher le P.C. ANGER, nous sommes pris à parti par des mitrailleuses qui nous obligent à procéder de trous d’obus en trous d’obus. Nous obliquons suivant l’axe de marche (N.70 E) sans avoir pu apercevoir le commandant du bataillon.
Chemin faisant, nous rencontrons le premier officier blessé du bataillon, soutenu par un prisonnier : c’est le lieutenant de vaisseau FEUILLADE qui a la cuisse gauche traversée par une balle de mitrailleuse et qui gagne le P.S. Il a laissé le commandement de sa compagnie à son lieutenant blessé lui-même légèrement (enseigne de vaisseau PERON, Paul). Nous nous arrêtons d’abord dans la tranchée de Fruty, vers 99.36 où se trouve M. ROBERT, commandant la 4ème section de la 2ème compagnie ; mais trompés par les renseignements, nous croyons être en 0.7.36.
Je me mets à la recherche du capitaine de la 2ème compagnie, lieutenant de vaisseau VALTEAU, blessé mais qui a gardé le commandement de sa compagnie et qui se trouve au voisinage. J’espère avoir par lui des renseignements sur l’emplacement des troupes.
Nos recherches sont vaines et dangereuses. Je suis obligé, en compagnie de mon officier adjoint, de faire de fréquents arrêts dans des trous d’obus pour éviter les obus et les balles de mitrailleuses.
Pendant ce temps, le commandant DURAND a découvert un abri bétonné vers lequel nous nous dirigeons et que nous atteignons sains et saufs. Il est 10h05.
Cet abri, dont la mitrailleuse est abandonnée au dehors, a dû être nettoyé par les éléments Valteau.
Je fais aussitôt installer la T.S.F. ; la T.P.S., pour une raison incomprise, est restée en arrière, dans la tranchée de Fruty.
J’essaye vainement à partir de 11 heures de communiquer avec l’I.D., l’A.D., la D.I., le C.R.A. par T.S.F. afin de faire connaître ma position ; je n’obtiens aucun résultat. Je me mets alors en mesure de retrouver la liaison des éléments avancés et du bataillon de fusiliers marins.
A midi, j’envoie en avant 2 agents de liaison du 165ème R.I. accompagnés d’un marin porteur d’un message écrit pour le commandant HUBERT lui demandant des renseignements sur sa progression et sur sa liaison avec le 3ème R.I.
En même temps, je prescris par message au capitaine VALTEAU blessé de remettre le commandement à l’officier ROBERT et de faire panser ses blessures et j’envoie reconnaître par mon officier adjoint le P.C. du commandant du bataillon. J’adresse alors un message à l’I.D. pour tenir le colonel au courant.
A 13 heures, les premiers renseignements commencent à me parvenir, c’est le commandant LEGRET du 169ème R.I. qui m’annonce qu’à 6h50 il était en liaison à gauche avec la 3ème compagnie de marins.
A 13h50, le capitaine VALTEAU passe à mon P.C. et me rend compte de la situation comme il la connaît. Il a été dépassé par le 165ème (1er bataillon), mais celui-ci n’a guère progressé et ne doit pas être à plus de 3 à 400 mètres en avant du P.C.
Le capitaine LAFONT a fait reconnaître mon P.C. par un agent de liaison.
Quelque temps après, le lieutenant de vaisseau de SOLMINIHAC rentre au P.C., retour du P.C. ANGER ; il me met au courant de la situation à peu près comme je la connais.
Il a reçu en route un pli du lieutenant RICHARD (1er bataillon du 165ème R.I.), successeur du commandant HUBERT blessé.
Je fais un message au colonel LE BOUHELEC pour lui rendre compte que la progression est arrêtée et que les troupes sont trop éprouvées pour pouvoir la reprendre. J’écris alors au lieutenant RICHARD de se mettre en liaison avec les unités voisines et de s’établir sur sa position pour résister à une contre-attaque possible. J’adresse le même ordre au capitaine LAFONT (1er bataillon du 3ème R.I.). Enfin, je prescris un barrage à la demande de l’infanterie dans le ravin des Gobineaux.
Puis, ayant constaté que je suis tout à fait à l’avant-garde des positions et qu’une contre-attaque un peu vive bousculerait le commandant et son Etat-major, je décide de me replier et de regagner Carrière R.I. après avoir nommé le lieutenant DESPREZ au commandement provisoire de la 3ème compagnie de marins complètement dépourvue d’officiers.
Chemin faisant, je prends contact avec le commandant du bataillon de fusiliers marins (98.35) dont le P.C. est exposé non seulement aux obus mais aux mitrailleuses braquées dans l’E.N.E. qui ne lui permettent pas de montrer son casque sans être salué, et aux avions ennemis dont l’audace est extrême.
En arrivant à Carrière R.I. après une marche difficile, j’apprends que le bataillon de fusiliers marins doit être relevé sur sa position par le 1er bataillon du 165ème R.I. et l’escadron du 3ème R.I. et regagnera la Montinette.

MIRIBEL (AIN) 13 SEPTEMBRE 2015: L'A.M.ND.V.D.E.N INVITÉE À LA COMMÉMORATION DES COMBATS DES MOULINS DE LAFFAUX
MIRIBEL (AIN) 13 SEPTEMBRE 2015: L'A.M.ND.V.D.E.N INVITÉE À LA COMMÉMORATION DES COMBATS DES MOULINS DE LAFFAUX

Résultats :
Le bataillon d’assaut composé du bataillon de fusiliers marins et d’une compagnie de nettoyeurs du 3ème R.I. auxquels était adjointe une section de lance-flammes s’ébranlant à 5h50 exactement le 14 septembre atteignit son objectif en même temps que le barrage roulant ; il déblaya 120 hectares de terre française occupée par l’ennemi, enlevant sur son passage le Moulin de Laffaux, une défense composée de cinq lignes de tranchées organisées, et occupant les carrières de Fruty en faisant de nombreux prisonniers sur son parcours et en fin de course dégageant une grande quantité de matériel de guerre représentée par des mitrailleuses, des fusils, des munitions et des objets d’équipement auxquels il convient d’ajouter un canon de 77 et un mortier de 77 pris par la 3ème section de la 3ème compagnie à l’est, dans la tranchée de Fruty.
C’est le bilan de la journée pour le groupement MARTEL.
Sans pouvoir préciser le nombre de prisonniers, car aucun homme des vagues ne fut distrait pour les conduire, on peut évaluer approximativement le nombre à 250 ou 300 débusqués par les marins seuls, auxquels il convient d’ajouter les 150 à 200 qui furent extraits d’une creute située sur l’axe de séparation des 2 groupements par la section de mitrailleuses ABAZIOU et une fraction de la 5ème compagnie du 165ème.
A la fin du 14 septembre, le front était tenu en 1ère ligne sur la gauche par le 165ème faiblement avancé et sur la droite par les marins. Et c’est pour cette raison que le lieutenant DESPREZ, auquel j’avais confié le commandement de la 3ème compagnie du bataillon de fusiliers marins privée totalement d’officiers, ne voulut pas rentrer au cantonnement avant d’avoir été effectivement relevé, craignant un retour offensif des Allemands qui, sur ses talons, eussent pu contre-attaquer et bousculer les éléments du 165ème placés sur son arrière.
Bien que la qualité du commandant titulaire du bataillon de fusiliers marins semble priver le commandant du groupement MARTEL d’une partie de son indépendance pour juger ses propres administrés, je ne saurais leur décerner assez haut l’éloge pour les résultats magnifiques qu’ils ont obtenus si rapidement.
Ne visant qu’au but à atteindre, aucun d’eux n’a regardé en arrière ; animés du même désir de vaincre, ils ont bousculé l’ennemi sur une bande de terrain de 600 mètres de large et de 1900 à 2150 mètres de profondeur, et ne sont arrêtés qu’au terme assigné par le commandement. Je ne puis m’empêcher de relater l’expression d’enthousiasme qu’ils tirèrent d’un de leurs capitaines ayant plus de 3 ans de front dans les régiments d’infanterie : « Ils tirent même en marchant ».
Ils ont soulevé l’admiration des troupes voisines avec lesquelles ils collaboraient.
Sans examiner maintenant en détails les actions d’éclat et les traits d’héroïsme qui se sont manifestés et que j’exposerai plus tard en demandant qu’ils soient récompensés, j’ai le droit d’affirmer hautement que les fusiliers marins ont maintenu la bonne renommée de bravoure qu’ils s’étaient acquise antérieurement dans les annales de la guerre.

Signé : MARTEL


Extrait du rapport du lieutenant de vaisseau ANGER
Commandant le bataillon de fusiliers marins
Pour les opérations de la journée du 14 septembre

J’extrais du rapport du capitaine VALTEAU ce qui suit :

« Nos hommes attaquant avec beaucoup de mordant, les positions allemandes précitées (comprenant 5 lignes successives de tranchées et le Moulin de Laffaux) furent enlevées très rapidement, et l’ennemi fortement bousculé ne se défendit que faiblement AH plus 50 minutes ; l’objectif final de la compagnie, tranchée de Fruty entre 99.37 et 05.36 était atteint. Dès notre arrivée à cet objectif, nous dépassions ce dernier pour attaquer un groupe ennemi fort d’environ 100 hommes qui, de la partie du bois placée au nord de la tranchée de Fruty, nous mitraillait avec vigueur. Après 3 bonds de 50 mètres et une charge à la baïonnette, la partie du bois était à nous ainsi que 70 prisonniers ; le bois purgé d’ennemis, nous reprenions en bon ordre nos emplacements d’arrivée dans la tranchée de Fruty, en liaison gauche avec le 165ème R.I. et à droite avec des éléments de la 1ère compagnie. »

Le capitaine VALTEAU avait, au début, été blessé d’éclats de 75 à la main, au bras et au côté. Légèrement pansé, il garda le commandement de sa compagnie.
L’enseigne de vaisseau JEANNIN, blessé grièvement également par éclats de 75, avait été évacué.
La 3ème compagnie a rencontré de la résistance dans le bois du Moulin et le bois de Fruty. A l’arrivée sur l’objectif fixé, cette compagnie était accueillie par des feux nourris de mitrailleuses ennemies installées dans une partie de la tranchée de Fruty aux environs de 07.36. Le capitaine MARRAST tombait mortellement frappé immédiatement après l’enseigne de vaisseau DUBOIS. Le premier-maître POTIN prenait le commandement de la compagnie après la mort de ces deux officiers ; il assurait la tenue de la position, sa liaison à droite avec le 169ème R.I. et à gauche avec des éléments des bataillons HUBERT et LAFONT.
La 1ère compagnie, en soutien de bataillon, avait un peloton spécialement chargé, avec le groupe PASCAUD de lance-flammes, de dégager les carrières de Fruty. Cette opération terminée, la compagnie s’établissait dans des trous d’obus. Vers 9 heures du matin, le capitaine FEUILLADE blessé à la cuisse, remettait le commandement à l’enseigne de vaisseau PERON. Celui-ci, après avoir vérifié l’évacuation par l’ennemi des carrières de Fruty, y laissait jusqu’au 15 au matin une garnison d’une section.
La compagnie de mitrailleuses a flanqué le bataillon par le tir de ses sections. La section CASTRES a été particulièrement active dans les bois du Moulin et du Fruty où de ce côté la progression a été assez lente et difficile.
La section TRICOT, en réserve, a dû appuyer la gauche de la 2ème compagnie pour battre l’ennemi en retraite dans la direction du Mont de Laffaux.
Une des pièces a été mise en batterie à l’entrée d’un abri où se trouvait un fort détachement de 150 à 200 hommes qui ont été faits prisonniers.
Au moment de la mise en batterie de son groupe de réserve à l’arrivée sur l’objectif, l’enseigne de vaisseau LE BRETON était mortellement atteint. Quelques minutes après, le capitaine LADONNE, frappé d’une balle à la jambe, remettait le commandement à Monsieur l’officier des Equipages LE DIRAISON ; celui-ci, au milieu des difficultés d’un terrain bouleversé et battu de tirs incessants, a assuré la mise en batterie de toutes ses pièces.
Le canon de 37, après avoir assuré le début de la progression en battant les abords immédiats de la grand’route du Moulin de Laffaux, a mis plusieurs fois en batterie contre les mitrailleuses se révélant après le passage des tirs de barrage.
Le service médical a été au-dessus de tout éloge. Le docteur DAUTREVILLE et son groupe ont constamment suivi la progression et se sont arrêtés en première ligne avec la 3ème compagnie jusqu’à ce que celle-ci eût rejoint la Montinette.
L’artillerie avait bouleversé le terrain de fond en comble jusqu’à la tranchée de Fruty.
Le barrage a peut-être suivi au début d’un peu près par la 2ème compagnie qui aurait désiré le voir progresser un peu plus rapidement, mais la 3ème compagnie, rencontrant de la résistance dans le terrain difficile du Bois du Moulin, a pu tout juste le suivre.
En cette journée du 14 septembre 1918, le bataillon de fusiliers marins, sortant des tranchées avec une bravoure et une coordination remarquables, a donné l’exemple de l’obéissance stricte et efficace aux ordres reçus. Il a conquis le Moulin de Laffaux où l’ennemi avait placé des troupes d’élite, mettant un point d’honneur à garder ce sommet historique, tête du Chemin des Dames.
Signé : ANGER

Liste des pertes pour la journée du 14 septembre 1918

1) OFFICIERS
Tués :
Lieutenant de vaisseau MARRAST
Enseigne de vaisseau de 1ère classe DUBOIS
Enseigne de vaisseau de 1ère classe LE BRETON
Blessés :
Lieutenant de vaisseau FEUILLADE
Lieutenant de vaisseau LADONNE
Enseigne de vaisseau de 1ère classe JEANNIN
Enseigne de vaisseau de 1ère classe RENON
Officier des Equipages de 2ème classe RUSEFF
Officier des Equipages de 2ème classe PERON, Gilles.
Blessés non évacués :
Lieutenant de vaisseau VALTEAU
Enseigne de vaisseau de 1ère classe PERON, Paul

2) SOUS OFFICIERS ET MARINS
Tués : 36
Disparus : 14
Blessés évacués : 142
Blessés non évacués : 12


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24 septembre – Comme un élément de la tranchée de Fruty est encore occupé par l’ennemi, une section de la compagnie PERON, sous les ordres de l’enseigne de vaisseau LE GRAND, décide un coup de main pour s’en emparer. L’affaire fut très vive et on se battit avec acharnement à la grenade pour avoir ce bout de tranchée qu’on occupa définitivement. Trois fois les Allemands contre-attaquèrent et furent repoussés, une quatrième contre-attaque très forte parvint à chasser les marins qui n’avaient plus de munitions, ayant même usé toutes les grenades allemandes qu’ils trouvèrent sous la main. LE GRAND tué.
28 septembre – Les ennemis décollent.
La poursuite très active conduisit jusqu’à quelques centaines de mètres de l’Ailette.
Le 29, en exécution d’ordres précis et entraînée par son ardeur habituelle, la 1ère compagnie tenta le passage du canal sans être sérieusement soutenue à droite, mais dut y renoncer devant une contre-attaque puissante déclenchée par l’ennemi, au cours de laquelle l’enseigne de vaisseau de 1ère classe PERON, commandant la 1ère compagnie et l’officier de 2ème classe des Equipages ABAZIOU, commandant la compagnie de mitrailleuses, furent tués en même temps qu’un grand nombre de leurs hommes.
Le 1er octobre, le bataillon relevé est renvoyé au repos.
Le 8 novembre, le général DEVILLE, commandant le 16ème Corps d’Armée organisa à Vervins une entrée solennelle des fusiliers marins et du 165ème régiment d’infanterie.
Le 11 novembre, jour de l’armistice, le bataillon était à Thenailles.
A partir de ce jour, le bataillon opéra les déplacements prescrits par la division, plus de 400 kilomètres à pied. Le 8 décembre, à l’entrée triomphale des troupes françaises à Metz, il était représenté par un détachement de 100 hommes servant de garde à son drapeau.
Les 9 et 10 février, il rejoignit Lorient en vue de sa dissolution.
Pendant le mois de septembre 1918, le bataillon a perdu 6 officiers tués, 8 officiers grièvement blessés, 112 sous-officiers et marins tués, 233 sous-officiers et marins grièvement blessés, sans mentionner ceux qui furent atteints moins sérieusement et dont les blessures n’occasionnèrent pas une évacuation de longue durée ou qui furent pansés sur place.


(source : Le Livre d'Or de la Marine - guerre 14/18)

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