PAGE D’HISTOIRE ET DEVOIR DE MÉMOIRE : 60ème ANNIVERSAIRE DE L’ACCIDENT NUCLÉAIRE BÉRYL LE MARDI 1ER MAI 1962.
Il y a soixante ans, la France a procédait, le 1er mai 1962 en Algérie, au cœur du Sahara dans le massif montagneux du Hoggar, au nord des sommets de l'Atakor, à deux pas de l'ermitage du père de Foucauld, à son second essai nucléaire souterrain., dénommé « BÉRYL »
Un essai qui allait devenir une catastrophe
RETOUR EN ARRIÈRE
LES ESSAIS SOUTERRAINS D'IN EKER
Dès 1961, la France se détermine pour un site de repli avant la signature des accords d'Evian qui entérineraient la fin des essais atmosphériques mais laisseraient quelque temps de répit tout en poursuivant des essais souterrains.
En effet, les accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie prévoyaient que « la France utiliserait pour une durée de cinq ans les sites comprenant les installations In-Eker, Reggan et de l’ensemble de Colomb-Béchar-Hamaguir ».
LE SITE D'IN ECKER DÉSIGNÉ POUR LES ESSAIS NUCLÉAIRES SOUTERRAINS
Les services miniers du Commissariat à l'Energie Atomique trouvèrent une montagne convenant aux tirs souterrains dans le Hoggar, le Taourirt Tan Affela, située à une centaine de kilomètres au nord de Tamanrasset et surplombant de 1 000 mètres une plaine dont l'altitude s'élève à 1 000 m. Dans ce massif de granit, on pouvait creuser des galeries souterraines horizontales longues de 800 à 1 200 m dont on estimait qu'elles pourraient "contenir " la radioactivité.
PERSONNEL
Il y avait environ 2 500 militaires et environ 2 500 travailleurs PLO (Population Laborieuse des Oasis). Quand il y avait une explosion, il y avait plus de 9 000 personnes
ORGANISATION DES ESSAIS
Pour parvenir au niveau de la montagne où l'on souhaitait effectuer les tirs, il fallut construire des routes qui conduisent au flanc de la montagne et des systèmes d’adduction d’eausur le site. » Les PLO - les « Pélos » pour le sobriquet qui leur restera et entrera dans l'argot courant - étaient principalement employés à des travaux de manutention dans les galeries tandis que le Génie militaire construisait les routes.
GENÈSE DE LA CATASTROPHE
Quand les militaires et civils qui participaient au deuxième essai nucléaire souterrain le mardi 1er mai 1962 à In-Ecker au Nord de Tamanrasset dans le Sahara Algérien ils étaient loin de se douter que l’expérimentation du nom de Code BÉRYL allait « FOIRER » avec les conséquences qui allait sans suivre.
En effet, la montagne, sous laquelle avait été placée la bombe dans son labyrinthe de galeries en profondeur, s’était ouverte sous l’effet de l’explosion et un nuage très radioactif s’en était échappé enveloppant sous sa chape de particules irradiantes les centaines de militaires et civils présents sur les lieux face à la montagne tragique du Tan-Affela.
Pourtant tout était prévu pour que l'explosion soit confinée à l'intérieur de galeries creusées dans la montagne du Taourirt Tan Afella , mais un défaut de confinement a conduit à libérer des éléments radioactifs associés à des laves et des scories, ainsi qu'à des aérosols. Les militaires et les civils ont été exposés dont Pierre MESMER, alors Ministre des armées, et Gaston PALEWSKI, Ministre de la Recherche Scientifique.
Tous sans exception à des degrés divers furent touchés par les fuites de produits radioactifs. Les changements brutaux du régime des vents autour de ce massif montagneux ont fait en sorte qu’aucune direction géographique ne fût épargnée même si dans l’heure qui a suivi le tir, le nuage le plus dangereux a pris la direction plein sud de la base-vie des installations militaires, atteignant ensuite les centres de culture des populations locales jusqu’à Tamanrasset et au-delà.
Tout cela sans compter les groupes isolés de Touaregs nomadisant dans ces territoires et à leur tour touché par les retombées du nuage radioactif.
CONSÉQUENCES
La base technique OASIS 1 dû être abandonnée sur le champ, et enterrée avec les moyens du bord
Ce fut le sauve-qui-peut général en direction de la base-vie située à 50 km au sud : tous les véhicules furent pris d'assaut pour la fuite en catastrophe.
Tous les personnels eurent droit au passage par le circuit de décontamination (contrôle d'irradiation, déshabillage, douche, frottage avec des brosses ....jusqu'à obtention d'un niveau acceptable de contamination )
UN FILM DE 2MN À VOIR (mauvaise qualité de son)