DEVOIR DE MÉMOIRE : PAGE D’HISTOIRE MÉCONNUE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE : HOMMAGE AUX RÉSISTANTS ET AUX 36 VICTIMES ABATTUS PAR LES NAZIS À SAINT-BONNET DE MURE (RHÔNE) LE 28 AOÛT 1944.
Le 28 août 1944 un fait de guerre héroïque de la résistance dans la lutte contre le nazisme mérite que l’Association du Mémorial National des Vétérans des Essais Nucléaires rende hommage à ces valeureux Français dans le cadre du Devoir de Mémoire.
Tous ces hommes qui représentent la Résistance Française avaient la volonté farouche de combattre l’ennemi Allemand suite à l'appel du 18 juin 1940, afin de le chasser du sol de France et ce au péril de leurs vies.
RAPPEL HISTORIQUE (Source François Lescel - Objectif Lyon - DG communication -2004)
LIBERATION de l’EST LYONNAIS
COMBATS et LIBÉRATION de L’EST-LYONNAIS août 1944
Du 20 au 28 juillet 1944 l’opération des troupes allemandes contre les maquis retranchés dans le massif du Vercors fait subir de lourdes pertes à la Résistance.
Celle-ci est théoriquement unifiée : Alban VISTEL est nommé le 15 juillet chef unique civil et militaire de la région ; son chef d’état-major est le Colonel DESCOUR qui exerce déjà le commandement militaire en Isère et Drôme. Cette équipe sera efficace à l’est, mais son autorité sera contestée à l'Ouest du Rhône.
Alban VISTEL Chef des MUR, successeur de CHAMBONNET. Arrêté en novembre 1942 après 11 mois passé à la prison St Paul, il s'évade grâce à la complicité de policiers résistants. Il assume le commandement politique et militaire de la région R1 après l'arrestation de Didier CHAMBONNET. Président du comité régional de Libération.
LE GENERAL DESCOUR RESISTANT et GOUVERNEUR MILITAIRE de LYON
MARCEL DESCOUR 1899-1995 : OFFICIER RÉSISTANT DEUX FOIS GOUVERNEUR MILITAIRE de LYON : D'UNE GUERRE À L'AUTRE Né à Paris en 1899, le jeune Marcel Descour est appelé à servir au 3° Dragons en...
CRÉATION DU GROUPEMENT CHABERT
Après le drame du Vercors, il est clair que les résistants doivent être réorganisés en formations plus mobiles tournées vers l’offensive. D’où la constitution du Groupement Chabert. "Chabert" est le commandant René BOUSQUET résistant dans l’ORA, adjoint du Cdt Huet au Vercors, qui après les combats regroupe une compagnie dans une forêt à l’ouest du plateau. Le débarquement des Alliés en Provence le 15 août ouvre un nouveau front et la situation ne permet plus à la Wehrmacht d’occuper le terrain. Cela permet à BOUSQUET de faire descendre ses hommes dans la plaine dans la région de Tullins - Chambaran. C’est là que sur ordre de DESCOUR il va constituer son Groupement formé de 3 bataillons.
Le bataillon de Chambaran
C’est un groupe de résistants implantés dans le triangle de Chambaran, créé par un médecin le docteur VALOIS et commandé par René MARRIOTTE.
Le bataillon de Chartreuse
Formé en juillet 44 par le regroupement de différents maquis du massif de Chartreuse, il est aux ordres du commandant Robert de Loisy.
Le 6° Bataillon de Chasseurs Alpins (6°BCA)
du commandant Roland Costa de Beauregard Durieux. Cette unité de l’armée d’Armistice était passée à la Résistance. Dans les combats du Vercors après avoir lutté, elle échappe à la destruction en se regroupant dans une forêt au nord du massif, qu’elle quitte ensuite pour se réorganiser dans le secteur de la Côte-St-André Beaurepaire.
René Bousquet dit Chabert (1903-1974). Lors de l’offensive allemande, en mai et juin 1940, il sauve son unité de l’anéantissement. Il est ensuite blessé puis fait prisonnier. René Bousquet s’évade et rejoint le 2e régiment d’artillerie de Grenoble, il reçoit alors la mission d’organiser les réseaux d’évasion des prisonniers de guerre. A la démobilisation, il devient membre de l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée), comme responsable du département du Rhône. Arrêté par la Gestapo en juin 1944, il parvient à s’évader et rejoint François Huet dans le Vercors, le 13 juillet, dont il devient l’adjoint. Après l’attaque allemande, il nomadise dans le massif avec l’état-major. Au mois d’août, il constitue, avec plusieurs centaines de résistants, le groupement Chabert qui participe à la libération.
Le PASSAGE À L’OFFENSIVE 18-23 AOÛT
À partir du 18 août les allemands se replient. L’unité qui a mené l’assaut du Vercors la 157° DI se replie sur les cols des Alpes, alors que les unités territoriales doivent se replier sur Lyon en empruntant la RN85 Grenoble - Bourgoin. Sur cet itinéraire le col du Banchet est favorable aux embuscades. Le 18 août un colonne de véhicules allemands venant de Lyon est attaquée ; elle sera à nouveau harcelée à son retour par le bataillon de Chartreuse, puis par le bataillon de Chambaran. Le 6° BCA lance des reconnaissances en direction de Vienne. D’autres attaques de convois auront lieu jusqu’au 23, date de la prise de Bourgoin par les résistants du nord-Isère.
L’APPROCHE DE LYON
Bousquet établit alors son PC à Bourgoin et fait avancer son groupement dans la plaine de l’Isère : le 24 le bataillon de Chartreuse est à Crémieu puis Pont-de-Chéruy, le 27 le bataillon de Chambaran à la Verpillière, le 28 à Grenay et St-Bonnet-de-Mure. Là ils se heurtent à une unité de Panzergrenadieren allemande en couverture de Lyon ; les maquisards refluent dans la plaine en terrain découvert, ils perdent 35 tués (bat. de Chambaran et secteur de Bourgoin).
Au même moment plus au nord une unité d’avant-garde américaine est venue occuper le pont de Loyettes sur le Rhône et la bataillon de Chartreuse tient Pont-de-Chéruy, alors que l’unité mécanisée allemande remonte en direction du pont de Loyettes. C’est alors que le 31 août un bataillon FTP "Henri Barbusse" formé d’éléments venus de Villeurbanne et de Savoie marche imprudemment à la rencontre des allemands, malgré les mises en garde du commandant de Loisy. Le choc a lieu à Pusignan faisant 23 tués parmi les maquisards FTP. Le 31 au soir les allemands sont à Pont-de-Chéruy ; ils vont être contenus le 1er septembre par l’artillerie américaine, alors qu’au nord du Rhône la bataille de Meximieux fait rage. Les allemands n’on pu atteindre le pont et se replient sur Lyon qu’ils traversent en direction du nord.
LES COMBATS DE SAINT-BONNET DE MURE
Le 28 août, une section du bataillon de Chambaran vient renforcer les autres formations de maquis. Dans l’après- midi, une unité allemande prolonge ses reconnaissances par la RN6. A l’approche de Saint-Bonnet de Mure, elle vient buter contre le dispositif maquisard. La bataille est rude et longue. Réagissant rapidement, les Allemands mettent en action leur artillerie et leurs mortiers. Mitrailleuses lourdes et pistolets mitrailleurs provoquent de nombreux morts. Des sections seront encerclées, des hommes faits prisonniers et fusillés. D'autres mourront dans les combats au seuil de la libération totale de la région
COMBATS MEURTRIERS À SAINT-BONNET DE MURE
L'unité de PANZERGRENADIEREN Allemande causera 36 morts parmi les valeureux maquisards qui se sont battus comme des lions dans cette cité Muroise.
COMMÉMORATION EN HOMMAGE À CES HOMMES QUI PRÉFÉRAIENT MOURIR QUE SUBIR
Pour commémorer ce massacre, une stèle est érigée le 25 août 1946 sur un terrain donné par la famille BIÉTRIX.
Le Monument des Résistants
(lu dans REFLET, bulletin de la Municipalité)
Le dimanche 3 mai 2015, la Municipalité a inauguré le nouvel emplacement du monument aux morts de la RD 306, qui rend hommage aux 36 maquisards victimes de l’armée allemande pendant la Deuxième guerre mondiale. Cette cérémonie officielle a rassemblé Monsieur le Maire, élus, porte-drapeaux, anciens combattants et résistants. La stèle se situe désormais sur les lieux mêmes des combats d’août 1944.
UNE CÉRÉMONIE ÉMOUVANTE EN HOMMAGE À TOUS LES MAQUISARDS ET AUX 36 HOMMES TOMBÉS AU CHAMP D'HONNEUR POUR DÉFENDRE LA TERRE MUROISE, ET DONT LES NOMS SONT GRAVÉS POUR RAPPELER LEUR MÉMOIRE.
DISCOURS DE JEAN-PIERRE JOURDAIN, MAIRE DE SAINT-BONNET DE MURE, MONSIEUR DALPHIN PRÉSIDENT DE LA FNACA ET DE MADAME MICOLAUD, PRÉSIDENTE DE L'ANACR.
C’est avec émotion et fierté que la commune a célébré la mémoire de ces 36 résistants, abattus par les nazis le 28 août 1944. Dans son discours, Mon sieur le Maire a souligné « la reconnaissance que nous devons avoir envers ces 36 victimes tombées sur notre territoire communal et qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre dans un pays en paix et libre. Cette stèle doit perpétuer en nous et auprès des jeunes générations, le souvenir d’hommes libres, héroïques, combatifs et démocrates ». Quant à Monsieur Dalphin, de la FNACA, il a rappelé les différentes démarches entreprises par les municipalités successives pour que ce monument retrouve l’emplacement qu’il aurait dû avoir dès sa construction. « La fidélité aux morts, ce n’est pas de porter leurs cendres, c’est brandir leur flambeau » (Jean Jaurès), furent les mots de conclusion prononcés par Madame Micolaud, présidente de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance) de Morestel.
DES MAQUISARDS QUI NE DOIVENT PAS ÊTRE OUBLIÉS
Passant recueille toi devant ces noms qui ont fait honneur à la France, pays des Droits de l'Homme.
36 noms gravés dans la pierre et notre mémoire
• Groupe Chambaran : Aimé Maurice, Barbizan Gino, Bergeret Eugène, Cugno Henri, Genoux-Lubin Marcel, Ginibert Armand, Marillet Jean, Pillet François, Ramus Paul, Raynaud Albert, Tiarelli André, Trouillet Maurice, Visini Angel.
• Secteur 7 de Bourgoin : Cœur Félix, Fabris Eugène, Fillet-Coche Henri, Fleury Camille, Giroud d’Argout André, Gras Raymond, Joannin Marcel, Maitre Paul, Morel Aimé, Morel Roger, Paleyron Eugène, Prat Henri, Raynaud André, Simon René, Trinchero Jules, Verchère Armand, Weber Albert.
• Groupe Peysson : Buttin Georges, Catallo Valéry, Ponsard Antoine, Raynaud Albert, Soulez Pierre et Vidon Joseph.
LES SUITES DE LA LIBÉRATION DE LYON
LA MARCHE SUR LYON
Le 1er septembre Descour rejoint Bousquet au PC de Bourgoin. La voie est alors libre pour marcher sur Lyon. Le 2 septembre au matin alors que les allemands commencent à faire sauter les ponts de Lyon , le groupement Chabert se met en route.
Au nord le bataillon de Chartreuse passe à Meyzieu, est à Décines à 14h et par Villeurbanne se déploie dans le 6ème arrondissement. Au centre le bataillon de Chambaran arrive à Bron vers midi, trouve la base vide et sur continue dans Lyon jusqu’au Rhône et occupe le quartier de la Préfecture vers 16h.
Alban-Vistel et Yves Farge commissaire de la République peuvent entrer à la Préfecture avec Descour et Bousquet, alors que le bâtiment est encore la cible de quelques tirs venus de la rive droite. Le 6° BCA remonte la vallée du Rhône, passe à Vienne, passe la nuit à Feyzin et arrive dans le 7° arrondissement le 3 vers 7 h.
LE RÔLE DES AMÉRICAINS
Le soir du 1er septembre 2 unités de la 36°USID se sont approchées de Lyon de Meyzieu à Corbas. Elles pouvaient facilement être à Lyon le lendemain, mais le commandement américain préfère en laisser l’honneur au forces françaises. Donc le 2 septembre les unités américaines s’avancent jusqu’aux limites sud et est de la ville, se contentant d’envoyer des reconnaissances à la périphérie de Lyon ; l’une de ces patrouilles atteindra le Rhône vers 17h au pont Galliéni (détruit) et échangera des tirs avec les derniers allemands restés dans le quartier de Perrache.
LYON LIBÉRÉ
Au matin du 3 septembre des éléments de la 1ère DFL du Général BROSSET font leur entrée dans la ville confirmant la libération de Lyon .
LA LIBÉRATION DE LYON EN IMAGE
Général BROSSET fait fonction de commandant de la place de Lyon pendant 3 jours. FFI et FTP entrent en nombre dans la ville. Au soir Anse et Villefranche sont libérées avec l’aide des FFI du Rhône.
- 4 septembre : Des désordres ont lieu dans les rues de Lyon, où circulent beaucoup d’hommes en armes. Des tirs depuis la rive gauche du Rhône provoquent l’incendie du dôme de l’Hôtel-Dieu. Libération de Bourg-en-Bresse avec l’appui des maquis de l’Ain.
5 septembre : Le Général De Lattre de Tassigny arrivé à Lyon passe en revue vers 16h place Bellecour les unités qui ont participé à la Libération de Lyon en compagnie du Général de Monsabert et du Général Brosset : éléments de la 1ère DFL et les unités de la Résistance : FTP du Rhône, SAS Cne Hourst, FTP de l’Ardèche, FFI de la Loire (bataillon Marey), FFI du Rhône (bataillon Berthier) FFI de l’Isère Cne Thivollet. De Lattre nomme le Lcl. Descour gouverneur militaire de Lyon.
14 septembre : le Général de Gaulle rend visite à la ville de Lyon libérée. Arrivé à Bron il se rend à la Préfecture, puis passant le pont de la Guillotière (le seul rétabli) descend de voiture et parcourt à pied la rue de la Barre et la rue de la République jusqu’à l’Hôtel de Ville. Du balcon il prononce un discours face à une foule enthousiaste.
La flamme de la Résistance Française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas
PARIS
Film à découvrir sur la libération de Paris sous le chant des Partisans
Hommage et honneur aux femmes et aux hommes de la Résistance qui ont fait de leurs vies notre liberté.