Infanterie Coloniale Française combattant les Boxers
REVOLTE DES BOXERS EN CHINE
UNE GUERRE MÉCONNUE ET OUBLIÉE QUI ENTRAINA NOMBRE DE NATIONS À LUTTER CONTRE LA BARBARIE.
Depuis 1900, sept soldats français reposent à Hiroshima. Blessés lors du siège de Pékin durant la guerre des Boxers, ils ont été évacués vers le Japon, où ils sont morts. Depuis les Japonais veillent sur eux. Et le largage de la Bombe Atomique Américaine le 6 Août 1945, il y a 72 ans suivi de l'explosion sur cette ville n'a pas détruit les tombes. Ce qui fait que la Mémoire de ces hommes ne s'effacera pas. L'A.M.N.D.V.D.E.N s'incline par devoir de Mémoire envers ces soldats Français.
Une tranche d'histoire de la France dans cette terre lointaine à découvrir dont la Bataille aura durée 55 Jours d'enfer.
Départ des Troupes Française depuis Marseille
GENÈSE DE LA BATAILLE DE TIEN-TSIN EN CHINE
Le 7 Juin 1900, des troupes de Boxers commencèrent à arriver en masse à Pékin. La sécurité de la capitale était désormais assurée par le Prince Duan et les forces armées impériales n'intervinrent donc pas pour les arrêter.
Dans les jours suivants, près de 450 hommes de troupes occidentaux pénétrèrent dans la capitale Chinoise pour protéger les délégations étrangères. La révolte atteignit son paroxysme: les insurgés étaient désormais soutenus ouvertement par des éléments du pouvoir et changèrent leur slogan en "Soutenons les Quing, détruisons les étrangers".
Les Boxers qui se sont soulevés: Au printemps de l'année 1900, la révolte éclate. Elle se traduit par un affreux massacre des Blancs et des Chinois chrétiens.
Dès le 10 Juin cependant, un Corps Expéditionnaire avait été constitué, sous le commandement du Vice-Amiral Britannique Lord SEYMOUR, à la tête d'une petite armée de 2100 hommes environ pour aller secourir les délégations.
Les 16 et 17 Juin, les Alliés remporte la seconde bataille des Forts de Taku, ce qui provoque l'attaque de la colonne SEYMOUR par les militaires de l'armée régulière Chinoise. Face à une forte opposition, il est contraint de se replier sur Tien-Tsin le 22 Juin.
Carte de l'Expédition SEYMOUR
Composition de la colonne Seymour |
| Effectifs | Canons | Munitions | Vivres |
Anglais | 720 | 2 Hotchkiss | 200 par fusil | 3 jours |
Allemands | 350 | 1 | | |
Russes | 300 | 2 | | |
Français | 160 | 1 | | |
Japonais | 300 | 1 | | |
Italiens | 120 | / | | |
Américains | 150 | / | | |
Autrichiens | 25 | / | | |
TOTAL | 2125 | 7 | | |
Les Troupes de l'Alliance dans la Cité interdite, à Pékin pendant la révolte des boxers.
Quatre trains quittent Tsien-Tsin dans la journée du 11 Juin et se regroupent vers Lofa pour la nuit. Le 12 Juin au soir, le convoi, harcelé toute la journée par les Boxers et l'armée régulière Chinoise, arrive près de Lang-Fang.
Du 13 au 17 Juin, le convoi avance lentement, retardé par des attaques en rase campagne, les destructions de la voie ferrée. À An-Ting, où tout est détruit, il est décidé de se replier sur Yang-Tsoun pour se réapprovisionner et repartir sur Pékin par voie terrestre.
Le 21 Juin, la colonne comptant près de 300 malades et blessés, incapable d'aller de l'avant, retraite vers Tsien-Tsin.
Les marins Français avec leur canon assurent l'arrière-garde.
Le 26 Juin, après avoir pris et fait sauter l'arsenal de Sikou avec l'aide des Russes venus à sa rencontre, la colonne rentre à Tsien-Tsin.
Troupes Russes venant à la rescousse de la Colonne SEYMOUR
20 Juin 1900, la Société secrète Chinoise "Les Poings de la Justice et de la Concorde" attaque violemment les
délégations étrangères à Pékin.
Ces nationalistes, les Boxers (surnom qui vient de leur emblème le poing fermé) veulent notamment rejeter à la mer les colons et les missions Chrétiennes.
Huit Nations: Japon;
Allemagne; Autriche/Hongrie; Etats-Unis;
France; Royaume-Uni; Italie et Russie
envoient des troupes pour secourir leurs compatriotes et défendre leurs intérêts commerciaux.
Vue cavalière du théâtre des opérations du corps expéditionnaire des Huit Puissances. Légende: De Taku à Tientsin 41 km, de Tientsin à Pékin 120 km, de Tientsin au pont de Yangtsun 25 kilomètres.
FORCE DE L'ALLIANCE
Pour l'attaque, les troupes forment deux groupes:
1er Groupe sur la rive gauche
Empire de Russie (3000 Russes environ) avec les régiments SHIRINSKI, ANISIMOW et ANTUKOW.
Empire Allemand: Deux Compagnies
France: 12ème batterie de l'Artillerie Coloniale (Capitaine JOSEPH) équipée de canon 80 de montagne.
Troupe Coloniale Française:La France a dépêché à la hâte environ 400 marins tirés de l’escadre présente en Chine à l’époque et 2 500 militaires de l’infanterie et de l’artillerie de marine basée au Tonkin et en Cochinchine. 22 Français sont tués lors des combats devant la ville murée de Tientsin. Une centaine de blessés sont évacués vers le Japon à bord du navire-hôpital Halmaï-Maru. Sept n’ont pas survécu à leurs blessures et ont été enterrés sur place.
2ème Groupe sur la rive droite
Français: 2 Bataillons (dont un dans les concessions et la gare), 1 batterie avec la 13ème batterie de montagne du Capitaine JULIEN.
Japonais avec 2 bataillons et 3 batteries (2000 hommes)
Américains avec un bataillon du 9th Infantry Régiment et 1 batterie (900 hommes)
Anglais avec un bataillon du Royal Welch Fusiliers (800 hommes).
Le 23 Juin, la colonne internationnale commandée par le Général STESSEL se bat devant l'arsenal de Tien-Tsin (Blessure du Capitaine GUILLAUMAT, Commandant les troupes Françaises de la concession).
Les Alliés organisent la défense de Tien-Tsin, sans avoir un sentiment d'urgence, car ils croient, sur de faux rapports, que tous les habitants des légations de Pékin ont été massacrés.
Le 1er groupe opérera un mouvement tournant sur le nord-est du camp Chinois, et, après avoir enlevé les fortins de la rive gauche entre le Peï-Ho et l'Ou-Taï, essayera, de couper la retraite aux Chinois sur la route de Pékin.
Le 2ème Groupe sera réparti en trois colonnes, qui manoeuvreront sur le Sud et l'Ouest de la ville, enlèveront l'arsenal de l'Ouest, la cité murée, et, en traversant la ville au pont du Yamen du Vice-Roi, iront par le Centre et par l'Ouest donner la main aux Russes, à la sortie Nord de Tien-Tsin, sur la route de Pékin.
13 JUILLET 1900
8 heures: Attaque des portes par les bataillons FELDMANN du 11ème Régiment d'Infanterie Coloniale et BOUET côte à côte avec les Japonnais. Côté Russe, la 12ème batterie Française, fait sauter la grande poudrière du principal Fort Chinois.
10 heures: Avance bloquée à 500 m des murs (les Japonais ont perdu 400 hommes, les Français 115) mais les Russes du Colonel ANTUKOW occupent les faubourgs, ceux d'ANISIMOW et de SCHIRINSKI tiennent les forts, le mur d'enceinte et se disposent à longer la voie ferrée pour se porter sur l'arsenal de Sikou.
Les Anglais engagés sur la digue occupent les faubourgs de l'Arsenal avec les Japonais.
Les Américains ayant quitté leur position d'attente prolongent à droite de la ligne Franco-Japonaise. Une manoeuvre malheureuse sous le feu violent des Chinois leur coûta des pertes sensibles en hommes et en chevaux, dont le Colonel Emerson H. LISCUM, blessé mortellement.
17 heures: Arrêt des Attaques, les munitions et l'artillerie lourde manquent. Les Japonais se procurent le nécessaire pour faire sauter la porte du Sud, le 14 juillet au petit jour.
14 Juillet: Les Japonais ayant fait sauter la porte du Sud, les troupes Françaises et Japonaises s'engagent dans la citée murée et occupent respectivement le secteur Nord-Ouest et le secteur Nord-Est.
À leur suite, les Anglais et les Américains s'installent, les uns au Sud-Ouest, les autres au Sud-Est.
Les Russes s'emparent des derniers forts de la rive gauche et poussent jusqu'à l'arsenal de Sikou, dont ils s'emparent dans l'après-midi.
DEPUIS 117 ANS SEPT SOLDATS DU CORPS EXPÉDITIONNAIRE FRANÇAIS REPOSENT DANS LE CIMETIÈRE D'HIROSHIMA AU JAPON.
Ils s'appelaient Jean BOURGEADE, originaire de Bordeaux, Corentin POSTIC de Lanvéoc (Finistère), Louis Marie CARROUR de Kervignac (Morbihan), Joseph DOREL de Grenoble, Jules LEBEAU d'Artonges (Aisne), François COHENDY d'Aydat (Puy de Dôme) et François LELIÈVRE d'Angers.
Ils ont en commun d'avoir été des soldats de l'Armée Française et d'être morts à l'été 1900, lors de la Guerre des Boxers.
Sept tombes alignées sur deux rangs. Au centre un obélisque décoré de lauriers. Une plaque de marbre gravée sur laquelle on peu lire: "À la mémoire des soldats et marins Français du corps Expéditionnaire de Chine décédés à Hiroshima en 1900 et en reconnaissance..."
Ce carré militaire français est situé dans le cimetière du parc d’Hijiyama, au bord d’un bras de la rivière Enko qui se jette dans la baie d’Hiroshima au Japon. Les dalles frappées d’une croix latine sont gravées avec le nom et le grade du soldat, la date et lieu de naissance ainsi que la date et lieu de décès et la mention : « Priez pour lui ».
Le cimetière a survécu à l'Explosion de la Bombe Atomique, le 6 Août 1945, qui a dévasté Hiroshima.
Trois soldats de l’Ouest
Grâce à Noburu Harano, Professueur de Français à Hiroshima, on en sait un peu plus sur certains d'entre eux, notamment sur les trois soldats de l'Ouest.
Corentin POSTIC est né à Lanvéoc (Finistère), le 13 octobre 1869. Marin pêcheur, il s’engage dans la marine en 1890. Matelot canonnier sur le croiseur Jean-Bart, envoyé, en 1897, en Extrême-Orient renforcer la flotte. En juin 1900, il est quartier-maître de 1reclasse. Lui et quelques marins du Jean-Bart sont envoyés renforcer les troupes du capitaine de vaisseau de Marolles qui fait partie de la colonne Seymour, envoyée à la hâte au secours de Pékin. Blessé, il est évacué vers le Japon et meurt le 21 juillet 1900, en rade d’Ujina.
François LELIÈVRE est né à Angers. Après son service militaire, il s’engage dans l’infanterie de marine, le 28 février 1894. Il fait campagne à Madagascar, en Cochinchine. Il est blessé au siège de Pékin et évacué vers le Japon. Il expire à l’hôpital d’Hiroshima, le 19 septembre 1900.
Louis Marie CAROUR est né à Kervignac (Morbihan). Il s’engage à Lorient, en 1898, pour trois ans dans le 1er Régiment d’artillerie de marine. Il est 1er canonnier servant. Il participe à la campagne du Tonkin, en 1899. Son bataillon quitte Saïgon, le 19 juin 1900, et débarque à Takou, en Chine. Il est blessé lors du siège de T’sien-Tsin puis évacué vers le Japon. Il est mort des suites d’une dysenterie lors de la traversée ou lors de son débarquement à l’hôpital d’Hiroshima.
CONCLUSION
Les Japonais ont toujours entretenu le carré Français "Même lors de la Seconde Guerre Mondiale, quand nos pays étaient ennemis" dit Noboru Harano.